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I feel Goudes

Par Jean-Menelik 1er
Ouais… Ouais… Vous allez me dire elle est facile celle-là et pourtant qui l’aurait cru ?Pourtant cette histoire je la tiens du grand-oncle du cousin par alliance et adopté de mon ex-femme… C’est dire si elle est vraie.
Remontons maintenant le temps et arrêtons-nous, dans un crissement de pneus de DeLorean, très exactement le 23 mai 1995. James Brown s’était arrangé avec la tournée Ricard SA Live Music pour un balètti sur les plages du Prado. Pour les plus jeunes d’entre nous, ces soirées étaient le moyen d’encaper grave…
Bref…
Revenons-en donc à James Brown qui se languissait de son passage sur scène depuis le matin. Voilà donc Jean-Claude, grand-oncle du cousin par alliance et adopté de mon ex-femme si vous avez bien suivi, qui passe à côté du camion loge du roi de la Soul qui prenait le soleil sur la terrasse.
S’en suit le dialogue suivant :
J-C : « Vé ! Mais c’est le Jemesseuh Browne ! » (il faut imaginer avec l’accent)
JB : « Yes it’s me »
J-C : « Bonne mère, j’ai tous vos disques ! Qu’est ce que j’aime votre musique ! Ma femme elle a droit à Sex Machine tous les soirs mais ma préféré c’est I feel Goudes car cela me rappelle le cabanon quand je ne peux pas y aller… »
JB pense intérieurement (traduit de l’anglais en marseillais sans passer par le français) : « Mais qu’est ce qu’il me branche ce pacoulin, il faut que je m’escampe mais y’a un truc faut que j’éclaircisse pourquoi il dit Goudes et pas good).
JB : « hey man, why did you say Goudes et pas good » (NDLR : hé mec, pourquoi t’as dit Goudes et pas Good ?)
J-C : « Ecoute James, je peux t’appeler James et je peux te tutoyer ? Des fois, des images c’est mieux que de long discours : à quelle heure tu montes sur scène ? »
JB : « half nine PM » (NDLR : 21h30)
J-C : « je te châles sur mon 2 roues… Enfin je t’emmène : tu vas comprendre ! On sera revenu bien avant »
James Brown comprit qu’il avait à faire avec un gentil fada et décidé de l’accompagner.
Et hop, Jean-Claude, en 2-2 l’emmena direction les Goudes… Il faut dire qu’à cette époque, c’était moins cafi de voitures et qu’on circulait plus facilement.
Une fois arrivés sur place, Jean-Claude dit à son passager : « On y est ! On est aux Goudes ! »
Et là, James Brown n’en crut pas ses yeux : il n’avait jamais vu un endroit aussi magnifique depuis son arrivée pour effectuer cette tournée. Jean-Claude alla ouvrir le cabanon et commença à servir 2 jaunes.
Il faisait beau et suffisamment bon pour piquer une tête…
JB : « hey JICI, it’s possible to have a bath here ?» (NDLR : on peut se baigner ici ?)
J-C : « Bien sur Jemesseuh, par contre ici on rentre pas dans l’eau : on plonge ou on saute ! »
JB : « Well well well, no soucy ! » et, d’un seul homme, James Brown se jetta aux Goudes !
Un bon moment plus tard…
JC : « Alors Jemesseuh, elle est bonne ? Faut sortir là car il y a le pastis à finir et il faut retourner au Prado ».
Le chanteur américain s’exécuta, non sans regrets. Le chemin du retour paru beaucoup plus court qu’à l’aller. Il était l’heure de monter sur scène pour faire le show et finit son apparition en entonnant I feel good non sans une pointe de nostalgie en pensant à la journée qu’il venait de passer avec son nouvel ami. Dorénavant quand il chanterait cette chanson, lui aussi penserait au petit cabanon niché dans cette anse de pêcheurs.
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Viens !
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D’ailleurs, on ne le sait pas, mais la chanson de Depeche Mode s’appelle en réalité « It’s no Goudes », mais les anglicismes ont la peau dure…
rhololo mais ça nous donne des idées, ça !