Le pied des Goudes : l’enquête de Goudes Plus
Par Claude
Disclaimer : Que cette partie de corps humain ait été retrouvée à l’issue d’un accident ou d’un acte criminel, nous sommes solidaires de la victime et de sa famille et déplorons une telle découverte macabre. Notre propos reste humoristique dans la droite ligne éditoriale de Goudes Plus, basé sur l’expression “se jeter aux Goudes” que tou·te Marseillais·e emploie couramment.
Découvert par un promeneur ce 2 mars dernier, il flottait parmi des déchets rejetés par la mer.
À qui appartient ce mystérieux pied qui faisait trempette aux Goudes sans son propriétaire le mois dernier ? Nous avons mené l’enquête.
Du côté de la police scientifique
En tout premier lieu et en exclusivité, Goudes Plus s’est rendu au Laboratoire de Police Scientifique (LPS), bd Camille Flammarion dans l’ancienne usine des thés Éléphant, pour faire le point sur les investigations. Regroupant 155 experts pour la zone de défense Sud, il est l’un des 5 LPS en France. Jean-François Traouchichi, chef de la section podocriminelle et chargé de l’identification, répond à nos questions.
Acheminé en glacière par la ligne 19, le pied sollicita plusieurs expertises de différentes compétences.
Les premières analyses s’attachèrent aux données métriques: masse, taille, pointure (42), le type anthropologique, probablement européen.
“En clair, il empouraquait des pieds”
M. Traouchichi.
“Nous avons rapidement constaté que l’individu souffrait d’hyperhidrose plantaire, c’est-à-dire d’une hyperactivité des glandes sudorales En clair, il empouraquait des pieds”, précise M. Traouchichi.
Puis vint l’analyse morphologique: un pied égyptien supinateur aux ongles bien entretenus.”Il a été détecté un hallus valgus modéré avec hyperkératose. Il avait donc un cor au pied, lui qui n’avait pas de corps.”, poursuit-il.
“Il avait donc un cor au pied, lui qui n’avait pas de corps.”
Les investigations se poursuivirent avec la détermination de l’âge osseux qui, en l’absence de mains, dut se faire par la méthode de Lefebvre et Koifman consistant à relever plusieurs points d’ossification. L’âge estimé se situant entre 41 et 45 ans.
Enfin le laboratoire effectua un prélèvement cellulaire pour séquençage de l’ADN par électrophorèse capillaire.
Ceci confirma le sexe masculin et permit de rentrer le profil génétique dans le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG) qui recense les empreintes génétiques des criminels et délinquants connus.
“Notre pied et sa famille ont a priori les mains propres”
“À ce jour, aucun individu de la base ne matche avec notre profil, y compris avec la méthode de recherche par parentèle, technique de recherche d’ascendants ou de descendants communs avec un profil du fichier. Notre pied et sa famille ont a priori les mains propres.Néanmoins le séquençage révéla la présence du gène TTCH2 qui empêche l’appareil phonatoire de prononcer correctement la consonne T, la remplaçant par le phonème TCH prouvant que l’inconnu est originaire de Martigues ou de la Valentine.”
“L’inconnu est originaire de Martigues ou de la Valentine”
Seul le temps est alors l’atout des enquêteurs. À tout moment un nouveau profil peut apparaître dans le FNAEG et être relié à notre empreinte.
Le laboratoire conservera le pied par surgélation une année à l’issue de laquelle, si aucune identification ne permet de le remettre à ces proches, il sera cédé suivant le code local de la médecine légale à Patricia de Saint-Victor.”Généralement elle les cuisine en pieds-paquets mais il lui arrive d’en faire des embauchoirs”.
“Généralement elle les cuisine en pieds-paquets”
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