
crédit photo : Bernard Seignouret
Les Goudes : l’invasion !


Par olivia
Depuis quelques jours, voire quelques semaines, le charmant village des Goudes est le témoin de l’arrivée massive d’un grand nombre d’individus à l’air fatigué (voire fatchigué) tout droit descendus du bus N°19. Face à ce que d’aucuns appellent déjà un débarquement voire une invasion, notre rédaction a enquêté sur cet étrange phénomène.
« Ma foi, on a commencé à les voir arriver, les dépités, là, avec leur sandwich, des qui faisaient des moures de six pieds de long… Oh c’est les Goudes ici, c’est pas Paris. Si t’ies pas content, de venir te baigner dans le plus beau coin du monde, reprends ton sandwhich et retourne dans ton centre-ville avec tes trottinettes et tes vélos, là … ou mieux, tiens : va caguer à Aix ! »,
nous explique une éminence locale qui a voulu garder l’anonymat tant sa position au CIQ lui empêche tout commentaire négatif face au tourisme, même dépressionnaire.
Poursuivant donc nos investigations, nous nous postons au terminus du 19 un peu plus haut à la Madrague de Monredon, dans l’espoir de croiser les envahisseurs en question. Et si tôt arrivée la prochaine navette, nous constatons effectivement des hordes de pauvres hères traînant leurs brègues et leur sandwhich pour enquiller sur le chemin des Goudes.
Si à nos questions la plupart restent muets, le petit nuage de pluie accroché comme un arapède au-dessus de leur tête, certains nous répondent, la mort dans l’âme.
« Eh ma foi, ce matin, le Motchus, il m’a démonté ».
Le Motchus ? Ce monsieur est-il en train de nous dire que que c’est parce qu’il a perdu à Motchus
qu’il vient au Goudes ? Comme pour s’y jeter, finalement… « Perdu ? Vous rigolez, on est pas des marque-mal, Madame… Qué Perdu… Non, nous on est les rhénés du Motchus, ceux qui n’ont pas réussi à faire la grille en moins de 4 lignes. Et encore, c’est parce qu’on est jeudi ».
Voilà une explication qui nous laisse perplexe : l’invasion des Goudes est due à nombre de joueurs qui ont quand même trouvé le mot du jour mais pas aussi rapidement qu’ils l’auraient souhaité. En voilà une compétition pour le moins surprenante !
Voulant en savoir plus sur la naissance de ce phénomène que nous qualifions derechef le « pressing-Motchus » (on reste amateur de foot, quand même), dès potron-minet, voire avant de dormir pour certains, nous nous adressons à l’un d’entre eux qui traîne de l’espadrille à la sortie du bus. « Je sais pas ce qui s’est passé… Je m’étais levé en forme, pourtant, et là, bim, au deuxième café-pastaga du matin, je me vrille sur la troisième ligne pour finir avec une grille en cinq coups, alors que c’était même pas un jargon de mémé des Accates ». Oui, mais Accates Nord ou Accates Sud ?
Nous n’en savons toujours pas plus sur l’origine du drame.
Au vingt-quatrième lancer à la rasbai de la question « Mais pourquoi autant se mettre la rate au court-bouillon pour un jeu ? », nous finissons par tomber sur Laurence qui a bien voulu nous répondre : « Un jeu ? Mais c’est une plaisanterie ! Vous croyez qu’on s’amuse, nous, tous les matins en plein cagnard quand Claude nous fait une grille strike et que Jean-François nous affiche son score ? Oh c’est sérieux, Motchus, madame » !
Visiblement escagassée par le trajet, notre interlocutrice ne nous en dira pas plus et nous devrons poursuivre ultérieurement l’enquête sur ce fameux Claude et ce non moins fameux Jean-François.
Un dernier égaré qui avait visiblement élu domicile sur place tient cependant à témoigner : « Vé, moi je rentre même plus chez moi : si c’est pour prendre le 19 tous les jours, autant être directement sur place. Surtout que depuis que je le prends, j’ai toujours pas eu Balerdi comme chauffeur ! » .
C’est ainsi que nous découvrons M. Bastre, qui venait juste d’installer sa caravane et à qui nous consacrons d’ailleurs une interview à part entière dans cette édition.
La caravane : un concept qui tend à se généraliser, aussi allons-nous bientôt proposer un dossier complet sur comment bien s’installer aux Goudes !
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Viens !
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eh pas pour le moment… mais si la demande est forte, on y songera !